Ma peau fait aïe craque peine quand tu ne me touches pas.
Mets ton doigt sur ma bouche.
Regarde le sourire dans mes yeux.
J’ai attendu comme ébauche soleil frisson, comme odeur bouquet poison, comme voyage oubli baisons. Et là, tu mets tes mains autour de ma taille, presque sur mes fesses, tes pouces dans les poches de mon pantalon. Je me sens bonbon douceur glaçon, et je voudrais te donner un sucré baiser action. Mais je peux juste entr’ouvrir les lèvres et souffle hiver bourdon.
Pourtant, tu approches, tu approches, ta bouche est tout près, je sens ton parfum, et je sais la peau, les poils qui se hérissent, les reins qui s’embrasent, les seins qui t’appellent crient plus près plus près serre-moi fort et je regarde ailleurs. Je regarde mon pull en boule à terre, je regarde mes pieds qui brillent, je regarde ton jeans et ton sexe gonflé dessous. Ton sexe gonflé. J’ai envie de toucher caresser goûter.
Et tu approches, tu approches, et je sens ta veste qui frotte sur mes tétons, pourquoi m’as-tu déshabillée au milieu des bois nulle part partout ? Tu pouvais m’emmener en Bretagne à Haïfa dans les étoiles mais non, tu me veux que pour toi tes os ta peau. Je suis jeune et je vais mourir. Je vais juste t’aimer un peu avant, comme un petit jour une étape gourmande une vie libre. Je vais te donner mes seins parce qu’ils sont beaux et mes yeux parce que tu rougis quand je te regarde comme ça, un tout petit peu par en-dessous, avec plein d’idées lubriques dedans. Tu le sais bien que j’ai plein d’idées lubriques dedans mes yeux, c’est pour ça que tu regardes tes pieds souvent, quand je suis en face de toi. Parce que si tu ne regardes pas tes pieds, alors tu bandes, et c’est gênant en rue devant tout le monde nulle part.
Et tu approches, tu approches et je trouve que tu sens bon. Et quand je sens passer ton odeur, mon ventre se réchauffe doux salé, et j’ai envie de faire l’amour. Alors tu enlèves tes mains des poches de mon pantalon, et tu enlèves aussi mon pantalon, et tu enlève aussi le froid la neige les ennuyeux moralisateurs, et tu enlèves aussi ta veste ton air malin ton couvre-chef et tu enlèves aussi ta chemise tes souvenirs tes règles, et tu colles ta peau contre ma peau et c’est bon. Je suis frigo, tu bandes. La vie est belle.
Reste tout près.
Ce texte a été publié dans le recueil “Hurler des fleurs”.
Quelques images viendront tout de même réchauffer ce radical noir et blanc… En fin de journée, sans doute …
Oui, c'est beaucoup mieux !<br />:-))<br /><br />C'est classique mais au moins ça permet de lire sans se broyer la pupille ! :-))
Comme ceci, par exemple ? Un magnifique blanc virginal, pour laisser libre cours à l'imaginaire… ?
Si je puis me permettre ce conseil : texte noir ou gris foncé sur fond blanc, il n'y a rien de mieux pour la lecture ! :-))<br /><br />{J'ai beaucoup le rythme contenu dans tes phrases : «J’ai attendu comme ébauche soleil frisson, comme odeur bouquet poison, comme voyage oubli baisons. […] Je me sens bonbon douceur glaçon, et je voudrais te donner un sucré baiser action…». :-)) }
Merci Monsieur Poireau. <br />Je vais travailler à cela…
Le texte sur fond noir fait terriblement mal aux yeux, par contre, les mots contiennent des couleurs qui font du bien à l'intérieur ! 🙂