Je vous veux. Dit-il. Pense-t-elle.
Je vous veux lubrique et tendre, doux comme miel et piquant comme le poivre noir. Je vous veux maître et élève, votre sexe pressé contre mes reins, la laine de votre manteau estompant à peine vos flamboyantes aspérités. Je suis la douceur à votre cou, et le bassin qui danse sauvagement, le bisou léger à nez glacé et les lèvres chaudes à votre téton tendu. Je suis le silence timide et les cris de jouissance, le sexe enserré sur vos doigts et la bouche gourmande qui goûte à votre cuisine, quand, mon désir rassasié, vous pensez à mon estomac. Je suis la candeur et la lucidité, entre vos absences et vos envolées. Vous êtes le bois turgescent et le trouble assumé, de ceux qui s’inventent des mondes et pourtant s’y égarent.
Je suis la main qui s’accroche à votre taille, tandis que vous déboutonnez cette robe sans fin, dévoilant le bas et la jarretelle, la chaleur déjà. Vous êtes le regard croisé dans un sourire, la connivence, vos dents contre le diamant, et le carnassier. Je suis le sein lourd dans votre main, la chair pâle qui se ride à votre pincée légère. Évidemment je souris. Les râles viendront plus tard, bien plus tard, quand le souffle court, le corps traversé de votre verge raide, je crierai sans plus savoir si je veux que tout cela s’arrête ou continue. Vous êtes la force qui retrousse ma robe sur mes épaules, traçant du doigt les lignes et les mots, et nos corps dessinés en miroir. Je suis l’audace qui se glisse dans votre poche, après avoir sagement demandé la permission. Vous êtes le oui péremptoire, un ordre qui sonne comme supplique. Alors je vous regarde de la tête aux pieds et les mots claquent plus rudes que je ne le voudrais.
« Déshabillez-vous. En silence. »
Vos yeux s’arrondissent. Votre main saisit le cuir, la boucle de votre ceinture. Goguenard, vous déboutonnez votre pantalon. Vos chaussures volent à l’autre bout de la pièce. En roulant des mécaniques, vous tombez la veste, le pull, la chemise. Je vous regarde faire. Le jeans entr’ouvert, vous crânez un peu. Nous sommes presque à égalité, ma longue robe à demi déboutonnée, et votre sexe cherchant la lumière.
« Je déteste attendre. »
C’est totalement faux, mais vous ne le savez pas encore. Je me régale de vos épaules carrées, de votre peau mate, de ces poils qui se dressent légèrement autour de vos tétons. Je me remplis la tête, la caméra intérieure, mate les côtes et le triangle dessiné de vos hanches. A deux mains, vous faites glisser le coton épais, dénudez les pieds. Ne reste que ce tissu léger qui révèle bien plus qu’il ne masque, le renflement foutrement excitant de votre sexe en éveil.
« Alors ? »
Votre assurance se lézarde un peu. Ce n’est pas le but. J’adoucis.
« Je ne juge pas votre corps, je m’en régale, Darling. Je n’attends pas de vous que vous bandiez sans fin jusqu’au petit matin. Je veux juste être quitte de ces tissus pour pouvoir allègrement vous embrasser, vous lécher, vous sucer, vous baiser, me nourrir de votre chaleur, me réjouir de votre moiteur, que vous soyez l’objet et le sujet de mon plaisir à donner, à partager, à jouir. »
Vous rougissez, un peu.
Vous souriez, beaucoup.
Vous êtes nu.
Vous êtes beau.
Je vous retourne, face au miroir. Vous sentez mes seins qui effleurent votre dos. Nos yeux se rejoignent par-dessus votre épaule. J’embrasse votre nuque. Chaque vertèbre entre vos omoplates. Je pose mes mains sur vos hanches. Déjà, votre verge, lentement, se gorge et s’élargit. Je glisse une main vers la ligne sombre, et suis le galbe de votre ventre. Vous soupirez, est-ce d’impatience ou de plaisir ?
Je descends les doigts le long de vos muscles, vers votre cuisse. Ma main est chaude, douce, autant que votre peau à cet endroit délicat, ni toison, ni sexe, pas encore, pas trop vite. Mes seins frissonnent contre votre peau. Votre sexe prend une courbure émouvante. Je lève les yeux vers le miroir. Vous mordillez votre lèvre inférieure dans un sourire. Je prends votre main droite, glisse la mienne, et nous guide vers ce pénis magnifique. Vos doigts se resserrent autour des miens. Dans le miroir, nos regards sont rivés l’un à l’autre.
« Apprenez-moi à vous branler ».