C’était comme dire la vie. C’était comme penser le rêve. C’était comme caresser un sourire. C’était comme goûter vos lèvres.
J’ai aimé vos doigts à mon ventre comme on découvre, la chair rose, corail malmené, sur lit bleu de peau trop fine.
J’étais un peu morte, comme une jouissance prématurée, comme une troisième vie.
Je sais dans quelles mains mon corps se réfugie, je sais à quelles caresses ma confiance se délie, je sais quels sourires m’émeuvent jusqu’à la lie.
Je sais à chaque pas que vous lisez ma peau, à chaque regard que vous entendez mon désir. J’avance et votre corps est près de moi, je peux poser ma tête déjà, sans crainte, comme on apprivoise les chats.
Je peux ouvrir mon chandail et réchauffer vos doigts glacés à mon sein, je peux écarter les cuisses et apaiser votre soif de vie, plus rien n’est vain que le temps, et nous le prenons.
Oh oui, l’hiver est long, à apaiser nos peaux, et le froid mord parfois, la nuit, et les mains perdues se cherchent, les ventres égarés se trouvent. Les mots, Darling, sont la plus douce nourriture.