Il me reste quelque part, cette fantaisie voyeuse… Vous regarder. Laissez-moi vous dire. Je parlerai, vous mimerez.
Autrefois. Je me sentais en danger d’inutilité.
Aujourd’hui. L’absolu d’intimité.
Il nous fallait le chemin. Les années. L’intrépide urgence.
Il y a la confiance, et l’envie de vous donner grand plaisir. Connaître, parler, voir vos mains, observer. Non pas pour vous imiter. Comment votre corps réagit, à quoi, et à quel rythme. Quelles audaces puis-je oser, découvrir, inventer.
Vous me troublez. Ecoutez. Ne vous arrêtez pas.
J’ai des frissons le long de la colonne vertébrale.
Les souvenirs.
Votre bouche dans mon cou, l’électrique.
Vos mains qui caressent , qui excitent.
Et vos doigts glissent en moi,
le plaisir, doux, puis de plus en plus fort,
les reins qui se creusent,
l’envie d’être prise, d’être remplie de vous,
parfois si rude,
que le corps se tend
et que l’envie me prend d’attraper votre main, votre bouche, votre sexe
pour les fourrer dans le mien
et jouir de ces extases indécentes
qui me laissent frissonnante
contre vous silence
sentir votre suc mêlé au mien
sentir le sel.
Goûter le sel.
De la pointe de la langue,
les doigts autour de vous,
les doigts en vous,
accompagner votre danse.
Vous entendre souffle court
et bassin perd pied
et main s’agite,
l’instinct, enfin.
oubliez le contrôle
vos hanches au galop cavalier
vous cherchez le contact, plus fort, plus intense
écrasez le gland au fond de mon ventre, au fond de ma bouche
une première palpitation m’annonce votre jouissance
le lait, le sel qui vient, gicle doux
vos fesses qui se contractent
votre main qui agrippe parfois mon sein
parfois mes doigts
parfois la base de votre sexe.
Votre plaisir fait partie du mien.
C’est vous aimer de corps, avec l’instinct, en déraison, que de lécher vos doigts, d’une indécente façon.
Jolie émotion à vous lire, un texte qui résonne et fait écho à mes sensations, je les comprends, je les ressens.
Lu avec deux mains mais le ventre bouillonnant… Merci Nora.
Comme c’est bien dit… lu avec deux mains.