Elle est là, son corps nu face à toi.
Elle a fait le chemin, tout ce chemin pour être face à toi, il reste trois pas.
Tu as envie de l’apprendre. Toucher sa peau, prendre ce sein, le gauche, celui que tu préfère déjà, car c’est celui que tu caresseras dans la nuit, quand elle viendra se réfugier contre toi. Alors tu protègeras son coeur, caché derrière le sein, et tu te colleras à son dos, pour la réchauffer… Et aujourd’hui, elle a fait le chemin.
Tu as envie de la voir frissonner, et de te perdre dans son corps , ce corps qui t’accueille et que tu réconfortes, tu voudrais pouvoir y déposer ta main, pour reposer ton bras levé, prendre force au creux du ventre, pour retourner au monde nourri. Elle a fait le chemin pour ça aussi.
Tu as envie de rester là des heures, faire un pas de plus serait peut-être périlleux. Et si après tout ce chemin, elle n’était pas comme tu la connaît ? Et si après tout ce chemin, elle était comme un mirage, comme une petite mort sans étincelle, comme un frisson de plaisir sans partage, comme un soir perdu à vivre petitement plutôt qu’à rêver grandiose ?
Elle a fait le chemin, et puis elle a dit “viens”. D’autres diraient “Prends-moi”, ou “Baise-moi”, dans une impersonnelle injonction d’orgasme partagé. Elle, elle a dit “viens”. Et son “viens” contenait toutes les invitations impudiques, le partage de la peau, celui du lit et du demain, la réalité d’un frémissement de possibles, la certitude de sa main dans la tienne, comme si elle goûtait à ton sexe comme à une vie nouvelle, comme une inattendue saveur dans une recette connue par coeur, comme un sourire au petit matin, après un voyage dans son corps.
Elle a fait le chemin, et puis elle a dit “viens”. Et tu hésitais tellement, que tu n’as pas vu que tu avançais. Et quand sa bouche a embrassé ta joue, c’était comme si tu n’avais jamais eu peur. Et tu as déposé tes vêtements comme des armures, à ses pieds, comme on enlève des oeillères, comme on pose une question. Et quand sa bouche a embrassé ton sexe, tu savais toutes les réponses.
Je n'ai pas votre talent ni votre plume…mais je vous attends…je savoure….et je partage …aussi avec ceux que j'aime…merci
Sortir de soi, dans un élan quasi inconscient, pour mieux esquisser une symbiose charnelle où l'émotion l'emporterait sur la prédation (sans la nier pour autant) !<br /><br />a presto, Antoine