Si tu te sens l’envie de danser avec la lune, la ronde et lumineuse lune, qui te sourit comme on rêve du paradis, si. Il te faudra apprendre à chavirer, ressentir la peau frappée jusque dans tes entrailles, abandonner le sens au son, apprendre à ta raison à fermer la gueule quand mon envie de jouissance sera aussi peu raffinée qu’un chasseur aux abois.
Si tu te sens l’envie de danser avec la louve, la farouche qui fuit le monde, si tu crois aimer son goût de mandarine salée, si tu te sens la légèreté d’un colibri picorant le fruit, si. Apprends le courage, et la constance. Apprends la délicatesse et l’indécence. Apprends à faiblir de fatigue, mais réveille-toi vaillant. Si je ne sens plus ton odeur entre mes cuisses si longtemps que j’en oublie le souvenir, je t’oublierai.
Si tu te sens l’envie de submerger la vague de bleu par le stupre collé sur nos peaux, tu apprendras à rougir des mots glissés dans tes poches, des envies fantaisistes aux allures puritaines, des extases à ciel étoilé à la rudesse du lit de bois.
Si, auras-tu l’aplomb d’y jouer ? De tisser l’intime si serré que la rougeur des joues cède aux charmes exposés ? Pourras-tu offrir ta pudeur au lubrique, abandonner tes réflexes d’une main pour empoigner la chair ? Pourras-tu endurer les jours noirs des os malades, et les retrouvailles flamboyantes du corps qui gagne contre le temps ? Pourras-tu trouver les mots qui disent les fantaisies, et penser l’alchimie de nos sexes et nos doigts, maladroites explorations ou feu d’artifice de plaisirs, depuis la pointe du sein au plus profond des égarements ?
Faire route de l’envie, partager ici un lit, là un ciel, trébucher un soir sur le plaisir du jour, les minutes faciles. Aussi, parler du sexe, du désir, de ce qu’on s’offre, de ce qu’on s’interdit. Aussi, les jours sombres. Aussi, les nuits folles, à peau chavirée d’or, à sexes brillants, à vent et libre galaxie, on s’emballe, on s’empale, on s’affole, on s’oublie dans nous, comme le sein fond dans ta bouche ou le corps humide glisse autour de ta verge raide, orteils qu’on lèche, fesse mordue, reins frissonnants, cul offert.
Tu auras la vague, tu auras le temps. Tu auras le corps changeant, et les mots incroyables. Tu auras le cri et le soupir essoufflé. Tu auras dans ta main le sein, dans ta boucle le petit gland gonflé et les ailes papillons. Tu auras ma langue, du creux de l’oreille à la rosace de ton cul ondulant. Tu auras les pensées frivoles et les caresses tendres, les nuits sans sexe, et les folies indécentes. Tu auras et tu donneras, dans l’indécis ressac des vies imparfaites, des bonheurs partagés.
Pourtant.
J’ai l’abandon tatoué sous les côtes, je fuis dès qu’il se réveille.
D’effrayantes envies de liberté enivrent mes plaisirs solitaires.
J’ai besoin de la morsure du feu comme j’ai besoin de rêver.
A l’absence d’amour dans tes colères sombres, je partirai.
A l’impolitesse de tes aubes sans café, je partirai.
Au murmure mensonger , je partirai.
A la trivialité de nos conversations trop ordinaires, je partirai.
Au silence qui s’installe entre nos peaux, je partirai.
Le jour où tu douteras, je serai déjà loin.
Voilà mon vœu, ma promesse, mon engagement. Approche, que je te respire mieux.
Bonjour Nora,
J’aime, encore et encore.
ps. Je pense qu’il ne faut pas de ‘s’ à réveille-toi 🙂
A bientôt
Merci ! J’ai corrigé cette impérieuse erreur.
A bientôt, alors.