Une larme fuyait, vers la sérénité perdue. Un instant sans début ni fin, le corps en suspension, comme léger.
La vacance. Le vide. Le silence. Les mille lumières. Il y a un soleil qui pétille au loin. Parfois la vie pépite. Et le corps qui scintille dans la neige a joie d’alanguie. Il a joui. Après ces heures à caresser le doux, à hérisser la peau d’homme, à renifler la sueur et le sel, à baiser bouche, sein, cul. Après des heures de velours à soie, de murmures choisis, de mots tendres, d’hérésie. Le violoncelle qui donne le rythme de tes doigts. Entre, sors, danse. Ajoutons le piano, et ce jazz léger, tu sais ? Comme le café prend sa force, comme la neige gagne sur la nuit, le sexe se dresse, bois lisse et rosé. Je choisis le désir comme d’autres crient la liberté : la vie nous traverse, et l’envie… Oh oui, tu sais les heures où nous oublions demain les laideurs ordinaires, la pourriture qu’on laisse gagner, l’espoir qu’ils ont tué, ou l’Histoire, Thucydide. Dehors le monde. Ici nous pouvons tenter la beauté.Nous pouvons laisser les armures, et arrêter de sabrer dans l’envie, n’être que nous, la sphère est plus douce, le temps aussi. Faire place pour joie, pousser rages et désillusions, accueillir le temps. A souffle dans mon cou, courber l’échine, poser le front sur ta clavicule. Oui, tu sais. Et tu choisis. Etre ici, vivre beau, lucide. Et je m’émerveille d’un reflet, et il te suffit de tourner la tête, un peu, pas trop, tout doux, pour voir soleil.
J’entre en silence, pour un moment long. Une de ces plongées intérieures où je pose le monde derrière un quadruple vitrage, pour limiter les larmes et l’éblouissement. Le pire et le meilleur. Le cœur épuisé et le corps jouissant, fatigué, corps qui a convulsé des joies de vie. Les reins explosés. Les seins bleutés. La ligne. Les vies données, les heures offertes. Et enfin, le temps du beau. Bulle sans air. Cocon d’envie. Le sel sur nos sexes raconte la jouissance. La sueur de nos reins. Le printemps tardait, nous l’avons célébré. La vie manquait, nous l’avons provoquée. Il faudrait changer le monde, maintenant. Respire ma main.
Des textes rencontrés par un heureux hasard. Des mots qui glissent et s’accrochent, des images de probables, et une saveur inattendue et troublante.
Revenez quand vous voulez !
Je m’incline