Dire le désir.
Nommer l’envie.
Assumer librement que le corps vit, et exulte. Porter haut et fort la beauté de l’émoi, la joie, l’essence d’être. Traversée. Brûlée. Incendiée, même, parfois. Et pourtant la vie, tu sais. Cette vie qui te traverse, qui t’habite et te quittera, les courants qui ondulent dans tes hanches, et le roulis de tes reins. Tes seins lourds aujourd’hui, peut-être vides demain, ceux qui nourrissent et enivrent. Ëtre la maman et la putain, l’âme qui rêve et le corps qui jouit, la femme qui assure et celle qui trébuche. C’est mon brûlot de liberté, mon urgence de vivre, mon luxe et ma dualité.
Nommer le doute.
Etre soi sans être sûre, explorer la limite d’un champ minuscule, ouvrir partout les possibles, s’obliger à être absolument libre, et enclencher les rêves comme autant de vies, d’hier ne regretter que ces regards croisés de sourires, l’inconnu au détour d’une rue, l’homme auprès de moi, celui dont tu aimes les failles, parce que chaque cicatrice fait partie de la vie, chaque moment où ma cheville vacille en haut de l’escarpin, où mes mots s’écornent au bord du carnet, chaque heure à douter m’apprend, et j’aime.
Nommer la folie. Le grain d’aventure, l’appel du large parfois, l’ivresse des sens, le désir indécent. Les abandons essentiels parsèment ma route, et mes matins sont doux, comme les heures partagées au creux de son cou.
Tu sais, peut-être le doute, peut-être le désir. J’aurais voulu te dire combien les deux sont essentiels, dans les heures inverses. A l’arrondi de tes courbes, à l’étincelle dans tes yeux, à l’homme qui est assis à côté de toi, à la vie qui te traverse, il y a le désir, il y a le lien. Tu es humaine et belle, tu as mal parfois, ou l’âme ou le corps t’abandonnent, ou la fragilité d’être debout. Si tu savais comme tu es belle.
… Moi, j'aime beaucoup et "j'en veux encore", de ces mots, de ces émotions qui ressemblent aux miennes. Merci, madame.