Petite guitare traîne dans mes reins, murmure d’ailleurs, encouragements. Garder le cap, émerveille, garde le cap et dis, encore et encore, le beau du monde, le doux d’ici, les liens qui nous tissent, les émois qui nous larment.
Bien sûr le monde tourne sans nous, bien sûr les puissants ont presque tous les droits, et ceux qu’ils n’ont pas, ils les prennent, et ma cuisse vous merde, certains lèvent le poing, je couche les mots. Oh l’écharde sous la peau, la petite meurtrissure de vos dents avides sur ma fesse, le pli de la chair traversée par l’oubli.
Parfois il faut être modeste, plus, et choisir les voies silencieuses. Ne pas soulever l’audace, ne pas rêver et être simplement. Me foutre du monde, mettre ma face sous mes mots, me bouger vraiment pour que chaque seconde de vie soit telle que je l’aimerais. Et dans le même temps, je voudrais pouvoir clamer fièrement : ceci est mon corps jouissant, ceci est ma vie et je suis à la barre.
Chaque nuit passée à vos côtés est mon émerveille, peu importe le nom qu’on y donne. Jamais, depuis ce sombre après-midi de juin, je n’ai donné mon corps sans envie. C’est une petite fierté, n’est-ce pas, une si petite liberté. Alors que je me partage en mille vies, en discours faciles, en consensuelles politesses, vous ne me prendrez point que je ne veuille vous offrir. Jouissez, qu’on en finisse.
Cette insupportable mémoire n’efface pas grand’chose. Il reste les dessins sur la peau, au cas où le temps volait mon âme, et le cuisant de l’aiguille piquant, coupant, gravant là l’histoire.
Etre femme, mère, amante, et fuir le combat, car vivre est le combat. Etre là, chair vivante, peau affamée, sein nourrissant, honorer tous les rôles, à leurs corps l’ivresse et au vôtre l’amour, ailleurs le vent, ici l’absolu. Ouvrir les cages que je construis, être funambule de l’envie, hésiter encore entre mordre vos lèvres et lécher votre ventre. Hésiter entre écrire encore, et renoncer. La tentation toujours, le doute parfois. Il n’y a pas de choix juste, et pourtant. Aux heures bleues, aux soirs de lune, aux petites déceptions, il me vient l’envie de fuir, laisser la peau et prendre le voile – oh, comme si renoncer était facile -, ou dans un élan de courage, quitter la rivière. Construire une autre vie sur les pierres, la lave et le lichen, redevenir louve loin d’ici, et trouver sens à tout cela. Qu’est-ce qui nous attache au sol, dites-moi ?
Lisez donc, autant que vous le souhaitez. Revenez, laissez quelques mots, voyagez !<br /><br />Merci aussi. Je n'aime rien tant que savoir que mes mots font écho.
Je découvre et j'aime vos mots qui me racontent de nouvelles choses de moi. Merci…