J’ai vu souvent le sourire et la joie, ces émois fantastiques qui nous transportent. Rarement, jusque là même jamais, je n’avais vu le sourire et la peur. Au pied de la grande roue, parfois avant une grande épreuve. Devant moi, cet homme. Devant moi, cet homme habillé, svelte, élégant, aux traits délicats. L’intelligence de la science, cartésien humain, son jeans, ses mains propres sous les ongles. Dans ses yeux, le défi. Pas pour moi… Pour lui.
Splendide dans la blancheur. Un corps aux courbes presque féminines, un esprit magnifique, l’homme s’abandonnait en silence, sous mes yeux attendris. Presque un petit garçon dans le regard. Presque une femme dans la forme. L’assurance de l’esprit, et la faille.
Le fragile du corps d’homme.
Le sexe terrifié de trop d’envies, se cachait dans la courbe, le regard impitoyable à soi. Pourquoi rougir de ce corps ? Il détonnait de perfection, Davide, le coeur sur la main.
C’était la première fois. L’homme aux appétits délicats, aux amours romantiques, au corps parfait, l’homme n’osait pas.
C’est un défi à soi, un défi au monde, de s’abandonner ainsi, entre confiance et timidité, entre douceur et silence, aux yeux de l’une et de tous. Ce monde-là, qui nous demande performance, perfection, pertinence, père et pair. Perd. Je me tu te perds.
Mais sois fier, pérore, tu dois.
Et lui, lui ne pouvait pas.
On impose aux femmes d’être moins. Rondes. Pleines. Fortes. Libres. Et tu crois que l’homme passait à travers ces angoisses ?
Au nom de quelle égalité ?