Il y a eu ce regard… Ce regard qui me déshabille en moins de trois secondes. Ce regard qui vise là, tout au fond de ma rétine, et cherche le désir, le respect, l’imaginaire.
Tu m’as attrapée par l’oeil, et tu as dévisagé mon sein sans prévenir. Juste du bout du pinceau. Tu as effleuré ma peau, mis du bleu où je suis blanche, comme si la lumière me donnait vie deux fois. Et là, tu poses le pinceau. Tu as fini, tu m’as clonée sans pudeur, mettant dans mes yeux ce que tu voulais y voir.
Désir. Envie. Pulsion.
Je suis toute bleue, maintenant. Et je veux que l’orange de ton corps se mélange dans le mien, comme une tentative d’illumination de l’intérieur, par la brillance du blanc.
Je veux être celle-là qui accueille tes couleurs dans une antre exclusive, comme dépositaire des fantaisies humaines, comme le lieu où tu peux fermer les yeux.
Arrêter de regarder.
Arrêter de parler.
Se laisser l’un et l’autre se réchauffer l’âme au creux du corps, où la douceur est tactile, où les ondes sont chaleur, où l’écorchure cicatrise. Se savoir seul, et se partager tout de même.
Je me tais et tu baisses enfin les paupières. C’est toujours ainsi… L’un pense à soi… Et se laisse faire. L’autre partage et enflamme. Et puis nous arrivons à nous entendre dans le silence. Les équilibres basculent , les mains qui ont reçu les baisers explorent les ventres… Parfois. Et les ventres qui jouissent murmurent ton nom et le mien. Et chacun oublie, jusqu’à demain.
"Il y a eu ce regard… Ce regard qui me déshabille en moins de trois secondes. Ce regard qui vise là, tout au fond de ma rétine, et cherche le désir, le respect, l’imaginaire." <br />Bouffée de désir pour celui qui, sans le vouloir vraiment, très certainement, parce qu'il était ivre et qu'il était fort tard, m'a gratifiée d'un tel regard… Souvenirs, souvenirs.<br />c&#