Comme le silence était venu. Sans prévenir, tu sais ? Après les éclats, les rires et l’ivresse, cette douceur soudaine était cadeau. Je suis de celles qui goûtent le vide, emmurée dans un château. Les jours sans paix, les courses folles, les luttes armées épuisent mes rêves, alors je m’étais tue. A court de mots, je voyage contre ta peau, exilée volontaire au monde. Je me repais. Les seins pincés par le froid, le sexe brûlant, je contraste d’envies. Sois le mat et la voile arrière, que je tangue, que je me noie. Il y a de l’eau dans mon ventre, comme une pluie de plaisirs. Il y a des étoiles dans le plafond, comme la nuit nous berce, comme le temps nous confond.
J’avais refermé les yeux. Laissé la place à l’autre, celle qui sérieuse, celle qui discrète, celle qui gère les drames et s’oublie. Et puis il y a la nuit. Le sourire dévorant, mon sexe ouvert, le corps épuisé mais l’esprit clair, la nuit doit. Claquer. Eclairer. Combler. Exalter. Le corps tremble. Le frisson à peau nue. L’épaule carrée.
Le corps empalé sur vos doigts. Vous souvenez-vous du cri ? La pulsion du ventre, votre cul s’ouvrant sous ma langue, puis mes dents contre vos fesses, et le râle qui vous prend.
Dans ma mémoire, le cri. S’arracher à l’effroi, entre la surprise et la fierté, retrouver la force, l’instinct qui tord les tripes et fracasse les murs, se souvenir du beau et reprendre souffle, d’une jouissance partagée. Baiser, baiser pour embrasser, pour étreindre, pour aimer et sourire. La vie est trop courte pour s’emmerder. Demain, encore, écrire frissonner baiser sentir jouir mordre sourire.