Hommage

Je vous ai découverte conquérante  sans peur ou ténue aux crochets indécis, à des heures bleues ou blanches, à mots couverts ou à grands cris.

J’aurais pu goûter du ventre et de la peau, à ces douceurs délicates, timides ou effrontées, qui s’embrasent fièrement au premier baiser gourmand.

J’aurais pu vous savourer, au creux du petit jour, dans des voyages insolents, aux transports immédiats. Brassées de désir vorace, avalons nos férocités réciproques, et voguons-là, embarcadère frivole d’heures incandescentes.

J’aurais pu vous choisir raide comme le bois, ou courbe, fourbe et sournois, vous préférer longue et fine comme le tison des feux majestueux, ou large à effarer les vierges.

Je vous ai connue affamée ou timide, voyageuse de rêve, alanguie de soleil, vaporeuse parfois, empressée ou paresseuse. Je vous ai parfois élevée, parfois dressée, parfois épuisée. 


Et je vous ai aimée, oh oui, joyeuse, enjouée, audacieuse, vagabonde et jouissante.