Ma liste est longue de quelques pages. A chaque aventure goûtée, je tatoue mon bras du symbole lié. La femme, l’homme, ivre, à trois… La liste s’allonge, et j’aime ça. Je me nourris des frissons de vie, des pulsions de joie, des corps jouissant et des extases un peu trop fortes pour moi.
J’ai douté longtemps. J’ai été cette petite chose fragile qui ne goûtait le sexe qu’avec amour, laïque mais bien pensante. Cela m’a appris que le chagrin et la frustration, c’est pas ma came, Baby. Moi je veux des sourires et des soleils doux, je veux marcher sur un nuage quand mon sexe bout, je veux goûter le monde et les humains dessus, je veux choisir ce qui me plaît, et pour cela il me faut bien tout essayer, pas vrai ?
La vie a un début et une fin. Pour remplir l’intervalle, chacun joue la carte de son choix, selon ce qu’il a en main et ce qu’il reçoit. J’abats l’atout plaisir, plus souvent qu’à mon tour.
Et ma bouche s’entrouvre, et mon sourire insolent, et ton sexe sombre, fragment d’absolu. Face à face, nous nous observons comme on appréhende un plongeon en eaux troubles. Quel goût aura ton sexe ?
Le corps en suspension, comme les notes sous la peau, comme la musique guiderait mes pas, les sursauts de mes hanches nues, le trémolo de mes seins, les ondulations de mes bras t’invitent à l’indécence. Sans réserve noyons-nous dans l’émoi, peu importe que nous brûlions une heure ou une décennie, ici et maintenant la joie me porte.
Alors j’exulte du ventre, et je claque des reins, je me remplis du bruit de ton souffle, de ta bouche entre mes cuisses, et du voyage impudique de nos peaux moites. Un instant je ne suis plus farouche, et je crie la joie de midi, mes reins dansent l’infini, tu vas, tu viens, mes dents sur ton épaule, et la sueur sur ton front, et les muscles se tendent et claquent et comme la vague te submerge, la vie.
L’odeur du savon sur ta peau me donne faim.
Toujours aussi sublime…