Il est revenu, le sac sous le bras. C’était adorable, un échalas en jeans, qui trimballe un sac en filet. Dedans… de quoi concocter un menu à la belge, de ces plats de compromis où l’amertume de la bière s’adoucit de sirop, où le poulet nage dans le céleri, où la dégustation de chocolat est élevé au rang de sport national… Bref, une promesse appétissante de plaisirs de bouche.
C’était une vieille envie : passer une journée à se faire plaisir, du réveil au coucher, sans autre objectif. Manger, dormir, faire l’amour. Dormir, faire l’amour, manger. En l’occurrence, cuisiner , un peu aussi. J’inspecte le cabas. La viande m’inspire peu. Par contre il y a là quelques légumes bien tentants… Ces poireaux hardis me font de l’œil. Je fouine encore un peu, et découvre de quoi me réjouir le corps… Mascarpone… L’onctuosité de la crème, étalée sur sa peau, le frais et le chaud… Ca m’inspire.
Toujours attentif à mes appétits gourmands, il a très vite remarqué d’où vient la tentation… Il est facile de deviner les images qui me traversent l’esprit, alors que je mords mes lèvres pour calmer l’envie. Il s’éclipse un instant, et revient nu, comme convenu.
La cuisine est spacieuse, nous circulons l’un et l’autre de chaque côté de la table, pour préparer les ingrédients et ustensiles. Nous avons choisi de commencer par le dessert. Tandis que je casse les œufs, soupèse le sucre, et fouette le tout avec la vigueur d’un poignet entrainé à d’autres jeux, je le vois sortir un par un les speculoos, délicatesses aux tendres épices, écrasant avec soin, et dans un crissement sablonneux, les petits lotus à l’emballage rouge et blanc. Régulièrement, il glisse entre mes lèvres un petit bout de biscuit, que j’avale avec plaisir… Je n’ai jamais pu résister à cette saveur de girofle et de cannelle mélangés. Ses doigts s’égarent de ma bouche à mon sexe, parfumant les biscuits de saveurs salées.
Je vois bien pourtant qu’il a envie de tester les instruments, les bruits, les rythmes variés. Je le laisse donc réduire en poussière les biscuits savoureux, pendant qu’enfin, j’ouvre le pot de mascarpone. J’y trempe un doigt, c’est tentant, le lèche de la pointe de la langue en regardant mon complice droit dans les yeux et mélange le reste avec ma préparation…
Quand il y ajoute le sable de ses biscuits, mon regard se perd vers son ventre, et je découvre que la cuisine a pour lui bien des attraits. A sa bouche affamée, je conclus que c’est plutôt le fromage sur la pointe de mes seins qui est responsable de son désir apparent. La mixture semble des plus appétissantes, et tandis qu’il incorpore les blancs d’œufs montés en neige, je décore son gland d’une lichette de mousse, avant de m’accroupir pour y goûter à pleine bouche.
Mon amour a bien du mal à finir l’amalgame, une main tenant la cuillère en bois, l’autre s’accrochant à mes cheveux, tandis que son sexe s’enfonce au plus profond de ma gorge. Quand au-delà des saveurs sucrées son sexe se révèle humide, je sais qu’il est temps de laisser prendre le dessert au frais, et de terminer ensemble ce que ma bouche a commencé, un festin de délices, une orgie de sucre d’orge…
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NDA : en vrai, les proportions sont :
– 500 g de mascarpone
– 6 jaunes d’œufs
– 6 blancs d’œufs
– 4 cuillère à soupe de sucre
– 1 paquet de spéculoos
Pour la recette… suivez votre instinct !
@ Monsieur Poireau <br />Chère Verte Tige… <br />Votre maman vous a doté généreusement – à moins que ce ne soit monsieur votre père, ou la vie, ou l'envie – d'un organe savoureux et vif, j'ai nommé …votre cerveau. A ce titre, je la vénère pour l'éternité. <br />J'aime beaucoup, moi, jouer avec la nourriture. Y compris les légumes. Prenez garde !<br /><br /><br /><br /><br
Sympathique instant cul-linéaire, à déguster sans modération 🙂 merci!
Ma maman m'a toujours de ne pas jouer avec la nourriture. Elle avait tort comme sur beaucoup d'autres sujets !<br />:-)
…<br />Je vous ferai goûter le mélange mousse blanche – mousse noire… <br />(souvenir attendri de la découverte de cette association, lors du passage d'un nuage particulier ;)<br />Mais je n'ai pas votre talent pour les mots…
Ah non, chère amie, je sais que la vôtre n'a pas d'égale… !
Miam…<br />Vous nous donnerez la recette de la mousse au chocolat un autre jour ?