Danser

Tu sais le désir qui vient du ventre, comme l’appel du temps, comme la folie douce, et les reins qui dansent ? Approche doucement. Si je dis tu, je ne rêve plus. Nous devenons ordinaires, et je ne veux pas l’ordinaire, Darling, j’en ai déjà tant…
Offrez-moi la lune, et votre sexe jouissant follement, montrez-moi l’envie et votre faim qui croît, ne laissez pas la place pour le doute ou l’effroi. C’est le beau que je vous offre, les plus libres de mes mots, mes fantaisies jamais dites, mes jouissances bruyantes. L’indécence de mes mains dans mon propre ventre, la confiance en vos yeux, le temps suspendu.

Corps d’eau, se noyer d’envie. Les nuits solaires, votre parfum dans mon sommeil. Retrouver l’instinct, descendre l’âme dans le ventre, avancer au désir. Les fesses offertes je m’enfuis dans votre bouche. Râle indécent du plaisir qui grandit, grandit, la vague entre les reins, le bassin dansant, votre doigt, votre bouche, votre main, la sensation puissante d’être prise, pleine, inexorable explosion du ventre, et gémir à chaque salve, votre majeur dessine ma jouissance.

Autour les aveugles nous observent, plongés dans leur écran. Il fallait lever les yeux pour saisir au vol votre sourire. Suffoquer de joie. Frémir de cette faim qui nous porte à mille lieues ou quelques pas, dans l’absolu du lit à nuit, dans le matin clair. Ici ou ailleurs, partout et nulle part, il y a votre indécent sourire, rare, précieux, volé, trésor. La beauté.

A temps, votre sexe tendu, loin de moi. Et vos mains cherchent paix, racontent l’histoire une nouvelle fois, douceur au coeur moite, petite folie d’indécence à l’air libre. Bandez, My Dear, bandez donc. Et soulagez cet hommage, comme si vos mains étaient mon con, affolante coulisse à votre piston, mécanique émouvante des corps en déraison. Bandez, oui, c’est un compliment, de votre instinct à mes vibrantes émotions.

Et retrouver votre peau, comme un rendez-vous attendu trop longtemps, en un instant sans mot retrouver vos mains sur mes seins, et l’eau fraîche sur le corps, et vos hanches qui cherchent l’humide, l’empressement doux, vouloir tous les plaisirs, les heures attisent, et vos doigts s’aventurent, et rose délicate, et votre langue trace la route, lenteur calculée, de ma bouche à mes lèvres.

Droite, fière, debout, je savoure la joie que vous distillez, agenouillé entre mes cuisses, votre langue moite et vos doigts complices.

8 commentaires sur “8”

  1. Certitude car ce désir qui vient du ventre, que l’on sent poindre au creux des reins, escalader jusqu’à son paroxysme, et contracter l’abdomen d’une si douce et violente tension, infléchissant tout le corps électrisé par la grimace de ce manque. ..oui la certitude de désirer vous mordre, goûter votre chair, renifler votre parfum, d’avoir votre arôme en bouche

  2. Invitation à échanger les doutes contre les certitudes, aussi fragiles ou éphémères soient elles, si étouffantes ou incapables d’étancher cette soif qu’elles éveillent, elles ne sont pas moins certaines.
    Votre vibration épouse l’écho de mon indécence, lorsqu’il n’est plus possible de garder l’âme en paix, magnétique et lascive jusqu’à votre peau irradiée d’une résonance qui oblige telle une déclaration de guerre.

    1. Oh, certitude, pensez-vous ? La sensation s’oublie, le corps réclame plus… Mais c’est le manque et le doute qui nourrissent l’échange. Je crois. 🙂

  3. Parcourir la vie sans ressentir cette tension, cette urgence, serait bien fade.

    Partager avec vous Nora, cette certitude que le monde est vibrant, alerte, désireux et joyeusement avide, est plus qu’un plaisir, c’est un élan d’enthousiasme.

    Ne pas avoir les mots pour forcer cette pensée à se coucher docilement sur le papier, est une déception régulière, mâtinée d’une petite pointe (souriante) d’envie.

    Dansez pour nous encore chère Nora, le tango étroitement serré entre désir et réalisation, vigilance et abandon, plume et peau. Mais plus encore pour vous même.

  4. Cette poésie en prose est brulante.
    La fièvre qui vous habite me fait songer à de furieuses étreintes, aux hommages déraisonnables déposés sur votre enveloppe charnelles, au divin que l’on touche quand l’extase survient.

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