Et dans la nuit, ivres, nous rions si fort, ce sexe glacé entre mes doigts. Minuscule. Adorablement minuscule.
Et je m’émerveille de son talent à se grandir, à prendre des audaces de grand maître, des allures de long cou. Je le connais bien, il a toutes les audaces, se faufile partout, explore mes zones d’ombre et mes tabous, sans crainte.
Mes doigts glacés se glissent entre les oeufs délicats et le mini-zob. Il tient dans ma main, tête et corps, plus petit que le plus grand de mes doigts. Alors je m’agenouille, et souffle délicatement sur le nain effronté. Je souffle, et il s’éveille, s’étire un peu, hausse un sourcil. Dans le froid de la nuit, au milieu de ce parc, il s’étire et prend vie, pointe le bout de son nez, et de minuscule se fait cambrure, courbe volontaire, queue magnifique… Et je me dis, dans un éclair, que plus jamais je ne lui laisserais avoir froid…
Rentrée à la maison, remise de mon ivresse indécente, j’ai choisi mon fil le plus doux, un angora fin et duveteux, et mon crochet numéro 2, celui qui sert aux ouvrages les plus précieux. Et j’ai crocheté à mon protégé un chauffe-sexe moelleux, pour tous ces jours où je ne pourrai glisser ma main dans son pantalon…
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Quelle délicate attention… 🙂