Ca commence comme un frisson dans le ventre. Ca peut être sans prévenir, après quelques caresses de la pulpe de tes doigts sur mon clitoris humide, ou pendant que ta langue me goûte longuement. Un frisson reconnaissable entre mille. Au bord du sexe, mais pas seulement. C’est comme si le fond de mon ventre s’ouvrait, s’étirait, comme quand l’eau te monte à la bouche devant un met exquis. Alors les parois de mon corps deviennent creuses et lisses, s’étirent et se contractent. Les lèvres de mon sexe se gonflent, humides, et si tu y prends garde, tu sentiras les pulsations du sang et du plaisir. Ensuite, il y a cet appel du ventre, le besoin de se sentir pleine, habitée, comme envahie par ton sexe. Et si à ce moment-là, s’il n’y a qu’un doigt léger qui me caresse, apparaît le vide, et l’avide, et tout mon corps se tord et tend à cette plénitude, à être pris et possédé. Alors le plaisir va croissant, et gagne les jambes, et le ventre, et les seins, les épaules, la bouche, tout. Et si tu l’as perçu, et que tu vas plus loin, que tu percutes ma chair, avec autant de douceur que de rudesse, je perds les mots et le contrôle du temps, car mon bassin ondule, mes mains s’accrochent où elles peuvent, aux draps, à tes doigts, à tes fesses, la tornade me bouleverse, et je profite d’une transe comme un fil conducteur à travers le corps, où chaque parcelle exulte, et je voudrais que ça dure encore, et quand l’intensité diminue, il y a cette tristesse, mêlée de fierté et de reconnaissance, ce moment d’intense fragilité où je me sens redevable du bonheur, et je te dis merci.