Champagne

Il y a la limite, le mystère et moi. Je suis funambule de l’âme, mon cœur penche trop souvent, inclinaison voyage futilité ou pas, j’ai besoin de la peau frissonnante et des émois quand tu désires mon ventre, quand tu me veux moi.

Moi et pas une autre assurance dérisoire, le corps exulte mais alors pourquoi ce cul et point cet autre et les deux dis-moi ? Il est facile de mélanger les fluides, tentons de mélanger les désirs, les plaisirs, les appétits subtils, les épices délicates. Donne-moi le frisson. Donne-moi le plaisir. Tu connais les chemins, tu connais les mots, tu sais la vie mes seins l’espoir mon souffle viens là.

Approche. Encore. Encore. Approche-toi de moi, de ma peau, que je te respire, que je reconnaisse ton odeur, que je me noie dans ton cou, que je m’imprègne de toi, qu’après nos heures mon corps porte ton odeur le long du jour, à en respirer mes doigts, à en lécher mes lèvres. Je respire. La musique traverse mes reins. Comme une danse ultime, comme une légèreté de vie, comme échanger les mots contre la peau.

Et le rythme commence. Comme un duel, un autre monde, la voix du dedans, comme personne ne la voit. Les premiers gestes sont imperceptibles, les hanches qui basculent un peu plus fort, gauche, droite, la jambe qui se tend un peu, tu vois la jambe, tu vois et tu ne comprends pas encore. Ou alors trop bien. Et puis les reins, oh l’indécence des reins, creusent un peu, juste doux, juste pour te toucher, non faux, juste pour que tu me touches à cet endroit où l’urgence prend son temps. Les seins voyagent quand tu danses, tu m’aspires, tu m’entraînes, tu voyages, tu me manges, tu m’avales tu m’abreuves aussi. J’écarte. J’écarte et je creuse. J’écarte et je creuse et j’ondule. J’écarte et je creuse et j’ondule et je souris. Voix rauque. Tu entends, tu le sais, c’est le début, la vague va lentement, progressivement prendre le dessus sur la raison, je vais oublier la pudeur, je vais oublier les règles, je vais oublier les fragilités, je vais oublier la décence, le plaisir prend le dessus. Le rythme s’affole et tu me laisses abuser de toi, et dans le désir absolu tu prêtes ton corps aux chavirements de ma chair. Je sens ton regard qui brûle ma peau et je ne rougis plus, je suis fière d’être là, totalement sous l’emprise des sens, le corps habité, par toi, ton sexe, tes mots. Je regarde tes yeux mon corps voyage, je regarde ta bouche tu ne souris plus je regarde mes paupières je regarde mes rêves je regarde et ton sexe devient le centre de mon monde, tu n’as plus de nom, j’ai oublié, je ne pense plus et ma peau parle pour moi. Mon sexe se liquéfie, j’abandonne, j’oublie, je jouis.