Au milieu de la foule, il y a des mètres et des regards. Il y a mes reins qui se creusent au rythme de la batterie. J’adore danser sur la batterie, accrocher une percussion à chaque partie de mon corps et laisser le rythme faire le travail, dans d’intenses transes traversées de déséquilibres.
Le sexe est une danse magnifique. Depuis les premiers frissons aux râles du plaisir, les peaux se racontent de merveilleuses histoires. La musique du sexe est reconnaissable entre mille. Le souffle des mots chuchotés, les rires cristallins parfois, le bruit d’un baiser posé sur l’épaule, le froissement des draps, les vêtements qui glissent, glissière impatiente, bouton récalcitrant, dentelle de soie qui chante sur la peau. Et les doigts qui glissent dans les cheveux, les os qui craquent, Puis la langue et ce léger clapotis, le claquement des lèvres et le soupir, ce petit bruit de gorge qui parle mieux que les mots, et reprendre l’air pour frissonner encore. Les lèvres sur le sein, bruit de succion, les dents qui pincent la chair. Les lèvres sur le ventre, chair à peau, velours à satin. Le souffle au creux du sexe, étouffé, résonnance moite, soupir. L’élastique qui claque, les corps nus qui se cherchent, attrapent, goûtent, s’entortillent. Rires. Alors la langue dans la bouche, et les hanches qui se trouvent, les mains qui agrippent les cuisses, et un instant, le silence.
Un murmure dans l’oreille.
Puis un rugissement.
La musique peut commencer.
Ecoute le jazz des corps, c’est beau.