La maison sent le bois mouillé, comme le souvenir du torchon qui , inlassablement, combat la poussière des vieilles bâtisses, encore, encore, oh oui. Au bas de l’escalier, une tête de lion. La sensation est familière, trente ans plus tard, quand je dévale les marches quatre à quatre, et que ma main termine sa course sur le relief de chêne.
Les vieilles pierres préservent mon lit de la chaleur. Les draps de coton frais entre les cuisses , j’ai dix ans, j’ai quarante ans. Le plaisir a changé, des premiers émois, des jeux de Sappho, aux corps qui convulsent synchrones.
Les routes du désir.
Comme les chemins de traverses et les évasions magnifiques.
Quand les doigts qui t’explorent coupent le souffle, enflamment les reins, déraisonnent d’une folie douce à enchanter la chair tendre de tes fesses.
Sous les toits, corps sauvage et peau douce dansent.
Il reste un peu de sel au creux du cou, une mèche de cheveux humide que deux doigts glissent derrière mon oreille.
Le ciel gris au loin, le corps aimé, aussi, et la faim de mon sexe.
Emplissez, défoncez, explorez.
Je veux sentir la vie, je veux gémir d’envie, je veux sentir le bois et goûter le sexe jusqu’à la nuit.